En France, l’assurance vie est le premier moyen d’épargne. En 2024, son encours total atteignait les 1989 milliards d’euros ! Il faut dire que ce placement a de nombreux avantages. Et notamment la possibilité de placer son argent sur des fonds euros, c’est-à-dire des fonds garantis en capital. Mais de quoi s’agit-il exactement ? A quel rendement peut-on s’attendre ? Enfin, peut-on investir à 100% sur des fonds euros ? Voici tout ce qu’il faut savoir.
L’assurance vie est à la fois un outil d’investissement sur le long terme et de transmission du patrimoine, notamment grâce à des abattements fiscaux.
De manière plus précise, dans le premier cas, il s’agit d’une enveloppe qui comprend plusieurs supports financiers. On distingue ainsi trois supports distincts : les fonds euros, les unités de compte (UC) et les fonds eurocroissance.
Les fonds euros sont des supports d’investissement sécurisés, qui sont garantis en capital. Il est donc possible d’ouvrir une assurance vie pour y sécuriser son épargne. En contrepartie, le rendement obtenu sera moins important (celui-ci varie selon les contrats). Les fonds euros s’opposent aux unités de compte, qui sont des supports dynamiques non garantis en capital. Leur rendement potentiel est plus élevé, mais ils sont aussi plus risqués. Les unités de compte se classent en trois catégories : les valeurs mobilières (actions, obligations…), les valeurs immobilières et les valeurs monétaires (bons du Trésor, etc). Enfin, les fonds eurocroissance sont des fonds diversifiés, basés sur la garantie du capital au terme d’une durée de détention minimale (8 ans selon le Code des assurances, mais l’assureur peut choisir une échéance différente). En cas de retrait anticipé, la garantie ne s’applique pas.
Les fonds euros sont particulièrement appréciés des épargnants en quête de sécurité. Ils sont majoritairement constitués de placements obligataires (emprunts d’État et obligations d’entreprises), généralement entre 60 % et 80 %, et parfois d’une minorité d’actions, d’actifs immobiliers ou de produits dérivés pour améliorer la performance. Cette composition assure une grande stabilité, même en période de volatilité économique. A noter que ces fonds sont gérés par les équipes internes de l’assureur ou de la mutuelle d’épargne pour le compte des adhérents.
Les fonds euros génèrent des intérêts annuels, comme c’est le cas pour les livrets réglementés. Une fois versés, ces gains génèrent de nouveaux intérêts. C’est ce qu’on appelle la capitalisation des intérêts. Les gains obtenus ne peuvent pas être perdus. Par exemple, si vous investissez 5000€ sur un fonds en euros, l’assureur vous garantit la restitution de cette somme (sans compter les intérêts), et ce sans limitation de durée.
Ce mécanisme est connu sous le nom d’« effet cliquet » : les intérêts acquis chaque année sont définitivement acquis et s’ajoutent au capital pour générer eux-mêmes des intérêts.
Lorsqu’on investit dans un fonds euro, le capital reste disponible à tout moment. Il est possible d’effectuer des retraits (appelés rachats) quand on le souhaite. Certains fonds en euros sont dits “dynamiques”, car ils sont investis de manière plus diversifiée. Par exemple, ils peuvent être composés d’obligations privées, d’actifs immobiliers… Leur garantie en capital est donc partielle, mais l’objectif est de réaliser une performance supérieure à celle des fonds en euros classiques sur un horizon long terme.
Il est possible d’investir dans des fonds euros classiques et dans des fonds euros dynamiques sur un même contrat d’assurance vie. Pour diversifier et dynamiser son épargne (et donc obtenir de meilleures performances financières), on peut également répartir les sommes versées entre fonds euros et unités de compte. L’assurance vie multisupport permet cette diversification, en ajustant l’allocation selon le profil de risque de l’épargnant.
A noter : sur un horizon long terme, le rendement obtenu sur les fonds euros peut être inférieur à celui observé sur les fonds en unités de compte.
Le taux de rendement des fonds euros dépend de chaque compagnie d’assurance. Plusieurs paramètres entrent en jeu, comme les frais prélevés, la gestion financière ou encore la politique commerciale de l’assureur. Cela explique pourquoi les écarts de rendement sont si importants.
En 2023, le taux de rendement moyen s’était établi autour de 2,6 %, marquant une amélioration sensible du rendement des fonds euros, soutenue par la hausse des taux d’intérêt.
Avec des taux moyens autour de 2,5 % (avant prélèvements sociaux), les fonds euros des assurances vie ont enregistré en 2024 une légère baisse par rapport à l’an dernier.
Les taux de rendement annoncés par les assureurs sont bruts de prélèvements sociaux mais nets de frais de gestion. Il convient donc de déduire de ces taux les prélèvements sociaux, au taux de 17,2 %. Les prélèvements sociaux sont prélevés chaque année sur les intérêts générés, même s’ils restent investis dans le contrat.
Il est cependant à noter que la sécurité qui caractérise les fonds euros influence leur rendement, qui s’en trouve limité. Si l’on souhaite prendre un peu plus de risques, les unités de compte permettent de diversifier ses investissements et d’obtenir un (potentiel) meilleur rendement, sachant que les risques de perte en capital ne peuvent pas être exclus.
Il est important de prendre en compte les nombreux avantages de l’assurance vie par rapport aux livrets réglementés : fiscalité attractive, avantages successoraux, possibilité de dynamiser son épargne avec des unités de compte, etc. D’autant que l’assurance-vie, contrairement à une idée reçue, est bien un placement liquide, c’est-à-dire que les sommes qui y sont placées peuvent être retirées à tout moment. Cependant, en dessous de 8 années de détention, la fiscalité applicable sera moins avantageuse.
La plupart du temps, les assureurs proposent des contrats sur lesquels une partie des sommes versées doit obligatoirement être placée en unités de compte.
En effet, ceux-ci préfèrent éviter un afflux trop important de capitaux sur les fonds en euros. C’est pourquoi il existe, le plus souvent, un plafonnement du capital en fonds euro et une obligation de placer une partie des sommes sur des unités de compte.
Aujourd’hui, les contrats monosupports, c’est-à-dire investis à 100% en fonds euros, sont relativement rares, mais ils existent néanmoins. Ils se trouvent le plus souvent chez les assureurs mutualistes.
Les contrats monosupports investissent l’intégralité des versements sur un support unique, le fonds euros. Ils sont donc à distinguer des contrats multisupports, les plus courants, qui offrent une diversification des placements en incluant des unités de compte.
L’avantage des contrats monosupports réside dans leur sécurité accrue : en effet, il n’existe pas de risque de perte en capital (sauf en cas de faillite de l’assureur). Ce type de contrat constitue donc une solution idéale pour les personnes qui souhaitent bénéficier des avantages de l’assurance vie (notamment en matière de transmission), tout en protégeant leur argent des aléas des marchés financiers. En contrepartie, il faudra accepter des rendements moindres.
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Article mis à jour le 16/07/2025