Contrairement à une idée reçue, l’assurance vie ne perd pas tout son intérêt passé 70 ans. Elle reste un outil précieux pour gérer son épargne, compléter ses revenus et surtout organiser la transmission de son patrimoine. L’âge de l’adhérent devient toutefois déterminant pour la fiscalité applicable lors de la succession, car les règles diffèrent selon que les versements aient été réalisés avant ou après 70 ans.
Passé 70 ans, le fonctionnement de l’assurance vie ne change pas. L’adhérent conserve la possibilité d’alimenter son contrat par de nouveaux versements, sans limite de montant imposée par la loi. Il peut également choisir librement les bénéficiaires de son épargne, qu’il s’agisse de ses enfants, d’un membre de sa famille éloignée, d’un ami ou même d’une association caritative.
Cette liberté dans la désignation des bénéficiaires constitue un atout majeur de l’assurance vie, puisqu’elle permet de transmettre son patrimoine en dehors des règles habituelles de la succession civile.
L’épargne placée sur le contrat reste accessible à tout moment, quel que soit l’âge du titulaire. Celui-ci peut retirer une partie de ses fonds pour faire face à un besoin imprévu, financer un projet ou améliorer son confort de vie à la retraite. Il peut aussi, s’il le souhaite, effectuer un rachat total et clôturer son contrat.
Au décès de l’assuré, les capitaux accumulés sont directement versés aux bénéficiaires désignés dans le contrat. Cette transmission se fait en dehors de la succession, ce qui facilite le règlement du patrimoine. Elle obéit toutefois à un régime fiscal particulier qui varie selon l’âge auquel les versements ont été réalisés et le lien entre le défunt et ses bénéficiaires.
Le régime fiscal applicable à l’assurance vie dépend directement de l’âge de l’assuré au moment où il effectue ses versements.
Lorsque les versements sont réalisés avant 70 ans, chaque bénéficiaire désigné dispose d’un abattement individuel de 152 500 euros. Cet abattement comprend les sommes versées et les intérêts acquis sur le contrat d’assurance vie.
Les capitaux transmis au-delà de ce seuil sont taxés à 20 %, puis à 31,25 % pour la fraction taxable excédant 700 000 euros par bénéficiaire. Ce dispositif offre donc une fiscalité très avantageuse.
Après 70 ans, les règles changent. Les primes versées bénéficient d’un abattement global de 30 500 euros, à répartir entre l’ensemble des bénéficiaires. Les sommes dépassant ce montant entrent dans l’assiette des droits de succession et sont taxées selon le lien de parenté avec le défunt, comme pour le reste de son patrimoine.
En revanche, un élément essentiel distingue l’assurance vie d’autres placements : les intérêts et plus-values produits après 70 ans échappent totalement aux droits de succession. Les gains générés par ce capital restent intégralement transmis aux bénéficiaires sans aucune fiscalité successorale. Quant aux versements, ils sont fiscalisés sauf si la valeur de rachat est inférieure à la somme des versements effectués après 70 ans.
Dans certains cas, la transmission du capital d’une assurance vie échappe totalement aux droits de succession, sans que l’âge du souscripteur au moment des versements n’ait la moindre incidence.
Le premier cas concerne le conjoint survivant et le partenaire lié par un PACS. Ces derniers bénéficient d’une exonération complète, qu’il s’agisse des primes versées ou des gains générés, ce qui garantit une transmission intégrale du capital sans aucun prélèvement fiscal.
Un second cas d’exonération existe pour les frères et sœurs du souscripteur, mais il est encadré par des conditions strictes. Pour en bénéficier, ils doivent avoir résidé de manière continue avec le défunt durant les cinq années précédant son décès. Ils doivent également être célibataires, veufs, divorcés ou invalides au moment de la transmission. Si l’ensemble de ces critères est respecté, les frères et sœurs sont totalement dispensés du paiement de fiscalité.
Bien qu’il soit plus fiscalement avantageux de verser avant 70 ans, l’assurance vie conserve tout son intérêt au-delà de cet âge.
Les primes versées après 70 ans bénéficient d’un régime particulier qui ne doit pas être sous-estimé. En effet, les intérêts et plus-values générés par ces sommes échappent intégralement aux droits de succession, ce qui constitue un avantage rare par rapport à la transmission classique d’un patrimoine.
Par ailleurs, l’abattement spécifique de 30 500 euros s’applique aux primes versées après 70 ans et vient s’ajouter aux abattements de droit commun en matière successorale, comme celui de 100 000 euros par enfant en ligne directe. Cette combinaison permet d’alléger sensiblement la fiscalité globale lors de la transmission.
Au-delà de l’aspect fiscal, l’assurance vie reste un outil de placement pertinent même après 70 ans.
L’espérance de vie à cet âge est en moyenne de dix à quinze années, ce qui laisse un horizon suffisant pour envisager une stratégie de capitalisation.
En choisissant des supports adaptés, il est possible de faire fructifier son épargne sur le long terme. Les fonds en euros offrent sécurité et rendement garanti, tandis que les unités de compte, bien que plus risquées, offrent un potentiel de rendement supérieur.
Sur le plan successoral, l’ouverture d’un second contrat offre une grande flexibilité dans la répartition des bénéficiaires.
Il est ainsi possible de prévoir un contrat dédié au conjoint survivant, totalement exonéré de droits de succession, et un autre destiné aux enfants ou à d’autres proches, qui profiteront des abattements fiscaux prévus par la loi.
Pour un enfant, par exemple, l’abattement de 30 500 euros applicable aux versements après 70 ans peut se cumuler avec l’abattement de droit commun de 100 000 euros. Cette organisation permet de profiter pleinement des différents régimes fiscaux et d’adapter la stratégie de transmission aux objectifs patrimoniaux de la famille.
Au décès de l’assuré, les bénéficiaires d’un contrat d’assurance vie doivent accomplir certaines formalités administratives. Lorsque des primes ont été versées après 70 ans, ils sont tenus de remplir une déclaration partielle de succession à l’aide du formulaire 2705-A. Ce document doit être adressé à l’administration fiscale afin de déterminer les droits éventuellement dus. Les compagnies d’assurance ont l’obligation de fournir aux bénéficiaires toutes les informations nécessaires, notamment le montant des versements et la date à laquelle ils ont été effectués, ce qui facilite la préparation de cette déclaration.
La question de l’abattement spécifique de 30 500 euros peut toutefois compliquer les démarches, surtout lorsqu’il y a plusieurs bénéficiaires. En effet, cet abattement n’est pas individuel mais global, et il doit être partagé entre l’ensemble des bénéficiaires concernés. C’est généralement le notaire chargé du règlement de la succession qui veille à cette répartition. Toutefois, des difficultés peuvent apparaître lorsque tous les bénéficiaires n’ont pas encore été identifiés ou lorsque la clause bénéficiaire du contrat est rédigée de manière imprécise. Dans ce cas, le risque d’erreurs dans le calcul ou dans l’application de l’abattement n’est pas négligeable.
Ces aspects pratiques soulignent l’importance d’anticiper la transmission. Une rédaction claire et actualisée de la clause bénéficiaire, l’information régulière des héritiers et le recours à un notaire de confiance permettent de sécuriser la procédure et d’éviter des litiges potentiels entre les bénéficiaires.
Vous souhaitez optimiser votre épargne ? Découvrez notre gamme d'assurances vie Carac.